Alice Caillet
Care and podcasts @ Alan
7 févr 2020Podcast

🎧 Good People #11 - designer une culture d’entreprise

Kymono est une entreprise connue pour habiller les entreprises, mais c’est avant tout une façon de donner un côté tangible à leurs cultures. On a discuté avec son fondateur, Olivier Ramel.

Olivier-Ramel-Kymono

Olivier Ramel est un serial entrepreneur et il s’est intéressé très tôt à la notion de culture d’entreprise. S’il n’a pas mis les mots dessus dès le début, les éléments sont apparus très tôt dans ses expériences entrepreneuriales. Pourquoi, quand et comment est-ce que cet attachement à la culture d’entreprise est apparu ?

La culture démarre avec l'équipe

Les choses prennent forme avec sa deuxième entreprise : La Récolte. La Récolte propose des repas sains sur les campus étudiants et s’implante à plusieurs endroits en région parisienne. Très tôt, puisqu’il faut recruter des emplois étudiants, il est important pour Olivier de faire en sorte que l’équipe puisse s’intégrer dans l’esprit de l’entreprise. En effet, les salariés ont une immense liberté, il est donc capital d’instaurer une relation de confiance mutuelle.

Puisqu’ils sont répartis sur différents points de vente, on note plusieurs facteurs importants dans l’expérience d’Olivier. D’abord, il y a un effort concret pour les intégrer en les invitant tous pour des soirées d’entreprise : tout le monde comprend alors tout le cycle qu’il y a derrière l’entreprise et ne se contente pas d’agir comme un élément d’une machine dans son coin. Par ailleurs, vue la taille de l’opération, c’est Olivier lui-même qui vient livrer tous les points de vente, puis s’occuper de la collecte des stocks restants après avoir tenu son propre point de vente en journée. Cette proximité fait que le partage de la vision se développe très vite. La Récolte a son code vestimentaire, sa propre manière de communiquer et de parler ; tant et si bien qu’en dépit de proposer un job qui n’a rien de fun sur le papier, le sentiment d’appartenance est là.

On peut alors se demander ce qui manquait à sa première entreprise pour qu’il estime que la notion de culture en était absente. Pour Olivier, c’est très simple : l’entreprise est restée petite et il n’y a jamais eu d’équipe au-delà du co-fondateur. Peut-on alors parler de culture dès lors qu’on est sur une relation de travail à deux ? Pour lui, c’est vraiment lorsqu’il y a des questions de recrutement et de créer une équipe, que la culture se met en place, puisqu’il y a quelque chose à transmettre. Si l’on parle beaucoup d’expérience utilisateur, Olivier s’est aussi posé la question de comment s’assurer que ses salariés soient heureux de travailler pour cette entreprise.

Il estime avoir réussi avec La Récolte, puisque ses salariés deviennent alors ses meilleurs ambassadeurs et que parmi eux, deux sont aujourd’hui des salariés de Kymono.

La responsabilité de la culture

Si l’on voit dans cette expérience qu’une culture forte peinera à exister sans que ce soit une volonté de la part de son fondateur, on peut alors se poser la question : est-ce que la culture est forcément celle des fondateurs ? Pas forcément : si Olivier nous confirme que le fondateur y est pour beaucoup (et surtout sur les 10 premiers salariés), il souligne qu’avant Kymono, il a eu quatre expériences de cultures et qu’elles ont toutes été différentes. C’est donc un mélange des personnes et des contextes. Au fil de la croissance, la culture est constamment challengée : il faut donc accepter que ce qui était vrai hier ne le sera pas forcément demain.

Cette dilution se fait alors progressivement et il faut savoir identifier quelles décisions restent sous le giron du fondateur et quelles autres peuvent être déléguées. Pour Olivier, tant que la culture a bien été transmise, alors il devient très facile de se séparer de certaines décisions.

Pour cette transmission, deux aspects du rôle des fondateurs sont très importants…

- L’inspiration : il est important de déterminer quelles sont les valeurs de l’entreprise et comment elles sont transmises aux équipes. Si chacun sait pourquoi l’entreprise prend telle décision, vend tel produit aujourd’hui mais pourrait vendre tel autre demain et que cette vision est une bonne raison pour chacun de se lever le matin, alors les fondateurs ont déjà réussi quelque chose d’important.

- La structure : si c’est un point annexe aux yeux de beaucoup d’entreprises, Olivier estime que des salariés n’ayant pas une conception claire de leur fonction dans l’entreprise seront moins satisfaits au quotidien. Les traditionnels organigrammes ont alors du bon, puisqu’ils permettent tout simplement de savoir de qui on dépend et à qui on répond. Cette structure et ce sentiment d’intégration qui en découle peuvent entre autres passer par des rituels et de la documentation. Il mentionne par exemple le kick-off hebdomadaire de Kymono, où les équipes de tous les bureaux se connectent ensemble en visioconférence pour démarrer la semaine du bon pied. Côté documentation, le principe est simple : il est important que tout le monde ait accès aux mêmes informations pour que tout puisse être transmis en toute transparence.

Culture sur mesure

D’une certaine façon, la culture de Kymono pourrait donc être intimidante : ses codes sont tellement marqués que l’on pourrait s’inquiéter de les voir s’imposer chez ses entreprises clientes. Pourtant, pour Olivier, toute la force de Kymono est justement son expertise et sa capacité à faire du sur mesure : il n’est pas question de phagocyter l’identité des entreprises qui viennent les voir, mais bien de les faire fleurir. On constate d’ailleurs que Kymono compte parmi ses clients des entreprises de toutes tailles, avec des cultures plus ou moins établies à l’avance (LVMH, Google ou Airbnb). On est loin de se douter que l’équipe d’Olivier est derrière chacune d’elle.

Pour lui, le point de départ du projet n’est pas le textile, mais bien la culture. Il a très rapidement conscience de l’importance de celle-ci pour attirer et garder des talents, en cultivant un sentiment d’appartenance. Elle peut se matérialiser par des bureaux particuliers (Google), par une façon particulière de communiquer (Michel et Augustin) ou plusieurs autres choses. Lors de la création du projet, ils ont choisi l’angle du textile B2B, mais ça n’était bien qu’une porte d’entrée : aujourd’hui, Kymono fait aussi de la conception de bureaux et propose également des objets personnalisés.

Olivier mentionne d’ailleurs qu’ils ont deux autres angles dans les cartons, mais garde pour l’instant le suspense !

La suite dans cet épisode !

Olivier a pris le temps de nous parler de plus de choses et de notamment comment la culture interne de Kymono a été pensée. Merci à lui pour son temps et à vous pour le vôtre !

Vous pouvez écouter l’épisode en entier via le player en haut de cet article et sur vos applications de podcast habituelles. À bientôt !

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