Jeanne Leroux
Journaliste
19 janv 2021

C'est quoi être un couple féministe quand un bébé arrive ?

🕓 Temps de lecture : 2 minutes

🙍‍♀️ Article rédigé par : Jeanne Leroux (journaliste)

S’il y a bien une étape dans la vie qui peut exacerber les inégalités entre les hommes et les femmes, c’est l’arrivée d’un enfant. Parce que sur ce sujet, quoi qu’on en dise et même avec la meilleure volonté du monde, il est souvent difficile d'être égaux. Et, dans cette belle aventure, être un couple féministe, c’est à dire être un couple qui se bat pour l’égalité entre les genres, ça se joue en trois temps…

C'est quoi être un couple féministe quand un bébé arrive ?

👩‍❤️‍💋‍👨 Le couple avant la grossesse

Non, « nous » n’attendons pas un enfant. La femme enceinte, son corps, ses hormones et sa vie sont amenés à traverser des changements majeurs et malheureusement, même s'il y met beaucoup de volonté, l'homme ne pourra jamais les connaître et les vivre à 100%.

Neuf mois de grossesse où le slogan « My body, my choice » est mis à mal, puisque d’un côté le corps féminin fait un peu ce qu’il veut, de l’autre la société pointe du doigt la femme enceinte dans une série d’injonctions toutes plus contraignantes les unes que les autres. Aussi, les doigts pointés vers la mère continuent ensuite sur toutes sortes de sujets se rapportant au bébé et son éducation (allaitement, nounou, portage, dormir avec, sur le dos ou le ventre, boire un coup…).

C’est donc le moment de réaffirmer ses principes et de solidifier les bases de votre couple, en discutant de vos valeurs et, par exemple, en lisant à deux Le guide féministe de la grossesse, pour des futurs parents libres de Pihla Hintikka et Elsa Rigoulet, un ouvrage décomplexant et plein d’infos sur ce qui vous attend. La pierre centrale d’un couple qui avance ensemble, et à égalité dans les charges, c’est l’échange avec son partenaire - comme dans une AG du MLF. Et cela avant la naissance de votre enfant, car après il est trop compliqué de s'en occuper.

🤰 Égalité homme-femme et la grossesse

Selon une enquête INSEE de 2019, l’arrivée d’un bébé fait baisser de 3% le salaire d’une mère tandis qu’il augmente du même chiffre chez les pères. Ne croyez pas que le foyer soit pas plus clément pour la gente féminine : 64% des charges domestiques et 71% des charges parentales retombent sur les femmes, en moyenne.

Etre un couple féministe, c’est donner les mêmes chances de carrière aux deux partenaires et donc ne pas penser que « cela va de soi » que la femme se mettre à temps partiel ou change de travail pour être plus proche de la maison ou de la crèche, histoire de langer bébé toute la journée... Dressez un état des lieux, y compris des aspirations pros de chacun des partenaires. La question de base, c’est « qui fait quoi ? » sans chercher à répartir la charge mentale à 50/50 car c’est quasi impossible, mais en visant un partage valorisant pour tout le monde. Créez une véritable équipe solidaire qui oeuvre pour sortir des schémas traditionnels. Une team de gagnants ! Parce que la base d'une famille solide, c'est de se sentir une équipe.

En juillet 2021, le congé paternité est passé de 14 jours (trois de congé de naissance à la charge de l’employeur et onze financés par la Sécu) à 28. On est encore très loin du système suédois avec ses 6 mois par parent plus 6 mois commun, mais c’est l’occasion pour le papa de jouer un rôle autre que le très symbolique « chef de famille » - et pas uniquement auprès de l’enfant.

💚  Le couple après l'arrivée du bébé

Vous l’attendiez. Etre un couple féministe, c’est évidemment aussi éduquer ses enfants de façon féministe en se détachant des clichés genrés tels que « rose pour les filles, bleu pour les garçons », demander à un petit garçon d’arrêter de pleurer ou échanger un costume de super héros d’une petite fille pour celui d’une princesse. Les autrices Pihla Hintikka et Elsa Rigoulet vont devenir vos meilleures copines, puisqu’elles ont aussi écrit un guide très intéressant de l'éducation non-genrée. Il s'agit du livre Fille-Garçon même éducation, une bonne base pour émanciper son petit être des stéréotypes.

Attention, ces constructions sociales se logent dans les « détails » comme le vocabulaire : on parle plus facilement de « caprice » pour les filles et de « colère » pour les garçons, par exemple. C’est un apprentissage personnel que de repenser et se détacher de l’éducation que l’on a pu soi-même recevoir. Alors, maman ou papa, si vous souhaitez éduquer votre bébé en ce sens, faites le plein de livres inclusifs pour enfants qui vous aideront à valoriser l’identité de votre enfant, quelle qu’elle soit.

Se battre contre les normes aliénantes, c’est aussi s’intéresser à la masculinité excessive et au concept de virilité. Les stéréotypes sont partout, y compris pour les pères, souvent invalidés dès le départ. Depuis quelques années, on assiste à l’émergence de papas woke avec, en France, le podcast Papatriarcat offrant des pistes de réflexions pour une parentalité éclairée et, ailleurs, de grands gaillards comme @father_of_daughters défiant joyeusement les codes imposés de la virilité pour se révéler en mecs qui assurent grave dans l’éducation de leurs enfants (et se déguisent volontiers en licorne chatoyante).

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